L’air qu’on respire, l’indifférence, le vent, le silence, la souffrance aussi, le manque de quelqu’un, le mal être… invisibles.

 

L’éjection, l’exclusion, l’isolement, l’enfermement, la solitude… invisibles ?

 

Et le temps consacré aux enfants, le ménage, la cuisine aussi parfois, oui ce qu’on fait sans attente, sans plainte… si souvent invisibles. Je disparais parfois dans une évidence. Les autres la voient, l’évidence, mais moi on ne m’y voit plus.

 

Nos voix dans la pensée, dans les mots des lois… invisibles.

 

La fatigue de nos corps, l’épuisement de l’espoir… invisibles.

 

Nos efforts, nous qu’on appelle faignants… invisibles.

 

Notre absence de jalousie, parce que vous avez votre travail, votre maison, votre argent, vacances… elle est invisible. Mais je la vois la votre, votre jalousie, quand je me lève plus tard le matin. Mais c’est ma seule richesse, mon temps de sommeil, mon temps de rêve. La seule et je voudrais qu’elle reste invisible pour ne pas avoir honte.

 

Abrités dans l’ignorance des autres, encerclé par l’isolement que façonnent les autres… Les invisibles.

 

Et celle et celui qu’on ne reconnait jamais, qu’on voit comme des ombres d’absents, de parias, d’oubliés… des invisibles.

Kathy – photo @ Aurélien Buttin

Kathy – photo @ Aurélien Buttin